Pendant nos séjours à Parakou on a fait une excursion dans la périphérie rurale de Parakou. Dans l’arrondissement on a discuté des conflits d’utilisation des terres, de l’agriculture et de la migration. Ce territoire comporte douze villages et les habitants sont composés à environ 70-75 % de migrants internes. Dans le village que les migrants ont fondé, on a rencontré le chef du village. Les défis locaux consistent en des conflits de frontières entre les éleveurs et les cultivateurs, ainsi qu’entre différents groupes de cultivateurs.
Posséder des terres a un grand sens car l’économie et la puissance politique sont liées à ça.
De ce lieu de la migration intérieure beaucoup des jeunes migrent de manière temporaire au Nigeria. Dans l’échange avec les habitants, ils nous ont expliqué que beaucoup veulent se libérer de taxes et des structures familiales pour gagner leur propre argent. Un des avantages pour eux est que le « nagot » et très similaire au yoruba qu’on parle au Nigeria.
La migration vient aussi avec des défis, il y a des conflits dans les groupes migrants hétérogènes, entre les natifs du Nigeria et les migrants. Il y a des organisations qui s’occupent des passages de frontières et leurs séjours, ils ont en quelque sorte un „pouvoir absolu“ sur les jeunes. Dans le village de migrants de Yebessi, nous avons appris l’histoire du village et avons également observé la culture (illégale) de l’igname dans la forêt domaniale toute proche.
Le village a été fondé à la suite de la recherche de terres fécondes par six pionniers évangéliques. Aujourd’hui il y a aussi parmi les 6000 habitants des musulmans. Quels sont les défis locaux ?
La disponibilité de l’eau, des ressources de la terre ainsi que les conflits avec les éleveurs mobiles. Outre la fécondité, la croissance démographique repose toujours sur les migrations en chaîne. Un processus où les nouveaux arrivants sont attirés par les familles ou des amis qui vivent déjà là. Un aspect intéressant qui est sorti de la conversation et que la culture de l’igname n’est pas pour les besoins personnels, mais pour les marchés béninois. On cultive l’igname à proximité et dans la forêt domaniale protégée “Forêt Classée de l’Ouémé Supérieure“, où le bois est coupé et où on produit du charbon du bois. La forêt n’est pas surveillée et les autorités forestières profitent d’arrangements locaux. La bordure de la forêt domaniale est utilisée intensivement.
À la fin de nos conversations avec le chef du village on a remarqué que nos questionnaires critiques et notre approche critique, surtout au regard des conflits de terres entre les cultivateurs et les éleveurs nomades fulbés, n’étaient pas appropriés. Au quotidien, les relations pacifiques existent entre les différents groupes, et le commerce ainsi que des échanges sociaux ont lieu.
De toute façon, la visite à laquelle les étudiants béninois ont aussi participé s’est bien passée et était très intéressante.
Doevenspeck, M. (2005): Migration im ländlichen Benin: sozialgeographische Untersuchungen an einer afrikanischen Frontier. Saarbrücken. Verlag für Entwicklungspolitik.
Donko, K. (2022): Territory, Power and Politics at a Frontier in Central Benin. Nomos Verlagsgesellschaft mbH & Co. KG.