La Seme border que nous avions visité est le plus important poste frontière entre le Bénin et le Nigeria. Il fait partie du territoire de la CEDEAO. La CEDEAO est une communauté économique de 15 Etats d’Afrique l’Ouest qui ont pour l’objectif de l’intégration économique et la politique. A cet endroit d’implantation nous avons rencontré un représentant de la police des frontières. Il nous a parlé de plusieurs points de passage illégaux où les marchandises sont issues de la contrebande qui vient du Nigeria. Les raisons pour faire de la contrebande sont entre autres l’existence des droits de douane et de taxes élevées. Le Nigeria a augmenté les droits de douane et les taxes sur les marchandises importées pour protéger les marchés locaux et générer des revenus. La contrebande offre une possibilité de contourner ces coûts. En outre, le Nigeria a mis en place certaines restrictions sur différentes marchandises comme le riz, les céréales, les textiles et les appareils électroniques. Les contrebandiers(fraudeurs) essaient de contourner les restrictions et d’importer des marchandises illégales au pays. La corruption joue aussi un rôle important. La contrebande est possible parce que les contrebandiers peuvent soudoyer les policiers à la frontière avec des pots-de-vin. La frontière entre le Nigeria et le Bénin est étendue, et donc difficile à surveiller à cause des contrôles faibles et des mesures de sécurité insuffisantes. Enfin la pauvreté permet aussi les activités transfrontalières illégales. Beaucoup de gens vivent dans la pauvreté, ils voient cette pratique de contrebande illégale comme moyen de subsistance.
La contrebande de marchandises interdites comme le riz, la volaille, le sucre et les vêtements usagés du Bénin vers le Nigeria a fortement augmenté depuis la réouverture du poste frontière en 2017. Cela a entraîné une perte des revenus douaniers et un impact négatif sur l’économie locale. Les agents de douanes et de protection des frontières ont déployé des efforts afin de lutter contre la contrebande. Ils ont créé des points de contrôle et des patrouilles vers la frontière. Pourtant les contrebandiers ont développé des méthodes créatives pour faire passer les marchandises à la frontière. Par exemple, ils utilisent des ânes et des motos. Les autorités sont conscientes que la contrebande à la frontière de Seme est un danger pour la sécurité et le développement de cette région ; raison pour laquelle elles sont déterminées à intensifier leurs efforts pour lutter contre la contrebande.
Pourtant il reste à attendre comment les autorités au Nigeria vont répondre à ce défi et comment elles vont améliorer la sécurité à la frontière pour réduire la contrebande et pour minimiser les conséquences négatives sur l’économie.
Par ailleurs, du côté béninois, la police nationale, la police des frontières, les douanes et les services d’immigration agissent, tandis que du côté nigérian, il y a 18 autorités différentes, ce qui rend la coopération difficile. L’achèvement du poste-frontière en 2018, avec des équipements techniques comme pour ceux pour la prise d’empreintes digitales, a été cofinancé par des fonds européens. Il y a eu quelques retards à cause de la visite du ministre du transport du Nigeria.
ECOWAS (2023): About ECOWAS [Online]. Hg. v. Directorate of Communication, ECOWAS Commission. Disponible sur https://ecowas.int/about-ecowas/ (Consulté le 21.08.2023)
Egole, Anozie (2022): Smuggling booms at Seme border 18 months after reopening [Online]. Hg. v. Punch. Disponible sur https://punchng.com/smuggling-booms-at-seme-border-18-months-after-reopening/ (Consulté le 21.08.2023).